Alors que les stocks de poissons des océans diminuent, de plus en plus d’entreprises se tournent vers l’Afrique pour importer ses ressources halieutiques encore abondantes. Or, le crime organisé a déjà mis la main dessus, s’alarme l’ancien président du Nigeria (1999-2007), Olusegun Obasanjo, dans une tribune publiée par Le Monde.
Quand pêche rime avec trafics en tous genres
«Cette situation est en grande partie attribuable à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), qui est souvent le fait de flottes étrangères qui ne communiquent pas d’informations sur leurs captures et pratiquent la fraude fiscale ainsi que la surpêche, mettant en péril l’environnement et privant les communautés locales de pêcheurs de leurs moyens de subsistance», explique Olusegun Obasanjo. Une pêche INN qui coûte plus d’un milliard d’euros chaque année à la seule Afrique de l’Ouest.
Pour le Nigérian, l’absence de réglementation et de surveillance est à l’origine de ce fléau dont le combat s’annonce extrêmement difficile car ses organisateurs sont désormais très puissants. «Ces acteurs dépendent souvent largement du maintien de normes peu rigoureuses en matière de surveillance dans l’industrie de la pêche, ce qui leur permet d’effectuer leurs activités de contrebande et de transporter des marchandises frauduleuses», souligne Olusegun Obasanjo.
Les consommateurs doivent s’informer
Ce dernier appelle ainsi les consommateurs à prendre conscience de la provenance du poisson qui termine dans leur assiette. «Manger du poisson pêché par un navire qui reste opaque quant à ses captures équivaut bien souvent à manger du poisson provenant d’activités liées au travail forcé ou ayant servi de couverture à la traite d’êtres humains et au transport de stupéfiants», prévient-il.