Alors que les consciences en termes de régime alimentaire sain commencent peu à peu à s’éveiller en Europe comme en Amérique du Nord, y faisant stagner la croissance des géants de l’agro-alimentaire, ces derniers ont décidé d’aller prospérer dans les pays du Sud, de l’Amérique latine à l’Asie, en passant par l’Afrique.
Là, Nestlé, PepsiCo ou encore General Mills y déversent avec une agressivité accrue leurs aliments transformés et boissons sucrées à prix accessibles, transformant complètement l’alimentation traditionnelle des populations locales et provoquant une hausse de l’obésité et des problèmes de santé (diabète, maladies cardiaques…).
La faute des consommateurs, selon Nestlé
Interrogés par le New York Times, les dirigeants de Nestlé indiquent que leurs produits ont contribué à réduire la faim, en fournissant des éléments nutritifs cruciaux, et que le groupe a diminué le sel, la graisse et le sucre de milliers de ses aliments pour les rendre plus sains.
Mais Sean Westcott, responsable de la recherche et du développement alimentaire chez le géant suisse, reconnaît que l’obésité est un effet secondaire inattendu de cette mise à disposition de produits alimentaires à bas prix. Il rejette néanmoins la faute sur les consommateurs qui, selon lui, ont tendance à manger plus que nécessaire.
Transformation de l’agriculture et influence politique
Le quotidien américain pointe également du doigt la manière dont les multinationales ont transformé l’agriculture des pays du Sud, incitant les producteurs à délaisser les cultures de subsistance pour faire pousser de la canne sucre, du soja ou du maïs, ingrédients de leurs produits transformés.
Avec cette puissance grandissante, ces géants de l’alimentation ont aussi réussi à imposer une influence croissante au niveau politique, freinant toutes les législations possibles visant à imposer des taxes et autres contraintes envers leurs produits pour des raisons de santé.