Devant les lourdes pertes connues par les troupeaux de moutons dans le Sud-Est, les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologiques ont décidé de renouveler à 40 le quota annuel d’abattage de loups.
L’arrêté est à l’œuvre depuis le début du mois et ce jusqu’à la fin du mois de juin l’année prochaine. «Dans la perspective d’un nouveau plan loup 2018-2022, une concertation aura lieu à la rentrée et une étude a été lancée pour mesurer l’efficacité des tirs sur la prédation de l’animal vis-à-vis des troupeaux», ont indiqué Stéphane Travert et Nicolas Hulot dans un communiqué cité par 20 Minutes.
8.000 têtes de bétail tuées par les loups en deux ans
L’arrêté précise qu’un maximum de 32 loups peut être abattu dans le cadre de prélèvements, les huit restants autorisés ne pouvant être tués que par des tirs de défense des troupeaux. Le suivi des attaques sera renforcé afin de répondre au mieux à la cohabitation entre les élevages et les prédateurs.
Entre 2016 et 2017, plus de 8 000 têtes de bétail, surtout des ovins, ont été tuées dans des attaques de loups dans les Alpes-Maritimes, la Savoie, les Alpes-de-Haute-Provence, le Var, les Hautes-Alpes et l’Isère. On estime à 360 le nombre de loups en France, dont la population est en augmentation.
«Je ne peux ignorer la détresse des éleveurs»
Nicolas Hulot avait prévenu il y a quelques jours dans un entretien à Ouest-France qu’il signerait cet arrêté malgré ses convictions. «Quand on vient d’une ONG qui a à cœur de défendre la biodiversité, signer un arrêté qui donne le droit d’abattre deux loups, c’est un crève-cœur. Mais en tant que ministre, je ne peux ignorer la détresse des éleveurs qui, un matin, trouvent quarante brebis égorgées dans leur troupeau. (…) La détresse des éleveurs n’est pas moins recevable que les demandes des protecteurs du loup», expliquait-il.