2016, année noire pour la défense de l’environnement. Au moins 200 meurtres de militants ont été recensés dans 24 pays, contre 185 dans 16 pays un an plus tôt, a révélé jeudi Global Witness dans un nouveau rapport.
Quatre militants morts par semaine en 2016
«En 2016, près de quatre personnes se sont fait assassiner chaque semaine alors qu’elles protégeaient leurs terres, leurs forêts et leurs rivières contre des sociétés minières, forestières et agricoles», dénonce l’ONG. La plupart des violences sont l’œuvre des propres forces de l’ordre.
Si l’Amérique latine reste la région du monde la plus touchée avec 60% des meurtres – dont 40% visaient des populations indigènes défendant leurs terres, Global Witness signale que les morts violentes ont été multipliées par trois en Inde, après «une aggravation de la brutalité manifestée par les forces de l’ordre et des mesures répressives employées par l’État contre les militants».
L’exploitation minière, secteur le plus meurtrier
L’exploitation minière est le secteur qui provoque le plus de morts, selon l’ONG, le Brésil restant le pays le plus meurtrier en chiffres absolus (49 morts), tandis que «le Nicaragua a enregistré en 2016 le plus grand nombre d’assassinats par habitant (11)». «Le Honduras conserve son statut de pays le plus dangereux par habitant sur la dernière décennie (127 assassinats depuis 2007)», ajoute-t-elle.
«Notre rapport dresse un tableau très sombre. La bataille menée pour protéger la planète s’intensifie à grande vitesse et le coût se compte en vies humaines. Dans un nombre croissant de pays, de plus en plus d’individus n’ont pas d’autre choix que de s’opposer au vol de leurs terres ou à la destruction de leur environnement. Trop souvent, ils sont brutalement réduits au silence par les élites issues du monde politique et des entreprises, tandis que les investisseurs qui financent ces élites s’abstiennent de faire quoi que ce soit», a déclaré Ben Leather, responsable de campagne pour Global Witness.