Si le réchauffement climatique est un phénomène négatif pour l’environnement, il l’est aussi grandement à l’échelle sociale. Une étude américaine publiée le mois dernier dans le Journal of Peace Reseach vient le confirmer, analysant les risques d’émeutes violentes à venir en raison de l’insécurité alimentaire.
La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active, selon la définition officielle.
Une réaction en chaîne
«Nous définissons la menace d’insécurité alimentaire comme la perspective d’une réduction de l’accès à la nourriture en raison de chocs touchant les prix et la fourniture d’aliments dans un Etat. Des études récentes ont fait valoir que les menaces liées au climat envers la sécurité alimentaire ont contribué à déstabiliser de nombreux pays», indiquent les trois auteurs de la dernière étude.
Il s’agit en général d’une réaction en chaîne. Par exemple, des précipitations extrêmes peuvent mettre à mal la production agricole, ce qui influera ensuite sur les prix internationaux qui rendront la nourriture inabordable pour les populations les plus vulnérables. Cependant, préviennent les auteurs, une menace d’insécurité alimentaire ne conduit pas forcément à de violentes émeutes, tout dépend de la vulnérabilité de l’Etat: «Les États qui sont moins vulnérables à la menace de l’insécurité alimentaire seront mieux en mesure d’éviter les troubles violents que les États qui sont les plus vulnérables».
Investir dans la croissance verte
C’est ainsi que le Ghana et le Kenya, qui ont été touchés tous les deux par de sévères sécheresses dans les années 2000, liées aux effets du réchauffement climatique, ont connu des réponses divergentes de la part de la population, le premier connaissant bien moins de troubles que le second, grâce, entre autres, à de meilleures mesures du gouvernement en place.
C’est donc, selon les auteurs, principalement sur la capacité des Etats à répondre à l’insécurité alimentaire, via une politique agricole efficace, que dépendent les risques d’émeutes de la faim. Parmi leurs recommandations: investir dans la croissance verte pour mieux résister aux chocs climatiques et autres effets environnementaux négatifs.