Alors que la décision de la Commission européenne sur le renouvellement pour dix ans du glyphosate approche et que la France a d’ores et déjà annoncé son opposition, les agriculteurs français, menés par la FNSEA, ont mis la pression sur le gouvernement via une manifestation en fin de semaine dernière à Paris.
Pour les agriculteurs, il est évidemment impensable de devoir se passer du principe actif du Roundup de Monsanto car ils considèrent qu’il n’y a pas d’alternative. «Aujourd’hui, il n’y a pas de moyen de substitution aussi efficace que le glyphosate. L’agriculture française n’est pas prête à une interdiction de cet herbicide comme le souhaiterait la France. Ce serait une atteinte forte à la compétitivité de nos exploitations déjà souvent en grandes difficultés», a expliqué à 20 Minutes David Greffin, président de la section Ile-de-France du premier syndicat agricole français.
La FNSEA sceptique sur la dangerosité du glyphosate
S’ils assurent faire des efforts pour réduire leur utilisation des herbicides, les exploitants ne semblent pas encore prêts à admettre non plus les effets nocifs pour la santé du glyphosate. «Il y a trois études qui démontrent la non-dangerosité du glyphosate et une qui affirme le contraire. C’est trois contre un», a ainsi affirmé au Monde Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA.
Les avis scientifiques restent en effet divisés sur les effets cancérogènes de l’herbicide. L’Agence européenne des produits chimiques avait refusé en mars de le classer comme un produit cancérogène, contrairement à la Californie par exemple, qui l’a officiellement listé comme tel récemment.
Nicolas Hulot à l’écoute
En attendant, une délégation des responsables syndicaux a été reçue à l’Elysée vendredi et le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, est également venu à leur rencontre, promettant de se rendre prochainement sur une exploitation agricole.