«Un monde sans plastique semble inimaginable aujourd’hui». Trois chercheurs américains ont publié mercredi dans Science Advances une vaste étude sur le plastique et son devenir une fois jeté, montrant combien la matière a envahi la planète en étant très peu recyclée.
Les premiers chiffres donnés par les scientifiques donnent le tournis: 8,3 milliards de tonnes de plastique produites depuis son utilisation massive dans les années 1950 – 380 millions en 2015 contre 2 millions en 1950 – pour 6,3 milliards de tonnes de déchets comptabilisées en 2015.
9% seulement du plastique produit a été recyclé
Parmi ces derniers, 12% ont été incinérés, 79% s’amassent dans des décharges ou dans la nature, et seulement 9% ont été recyclés. D’ici 2050, les chercheurs tablent sur 12 milliards de tonnes de déchets dans les décharges ou dans la nature.
Si en 1960, 1% des déchets trouvés dans les décharges municipales étaient en plastique, le pourcentage atteignait 10% en 2005. Et le principal problème est que la plupart des matières plastiques ne sont pas biodégradables. Leur destruction n’est possible que par l’incinération, dont les émissions sont nocives pour l’environnement comme pour la santé des populations alentours.
L’Europe, championne mondiale du recyclage
Les taux d’incinération et de recyclage, s’ils sont en progrès avec les années, restent encore bas, entre 18 et 24%. Concernant le recyclage, les scientifiques notent que les premiers recycleurs de plastique au monde en 2014 étaient les Européens (taux de recyclage de 30%), devant les Chinois (25%) et les Américains (9%). Même podium pour l’incinération: 40% pour l’Europe, 30% pour la Chine et 16% pour les Etats-Unis (dont le taux a baissé depuis 20 ans au profit du recyclage).
C’est ainsi qu’une partie continue de s’entasser dans les décharges quand le reste termine dans la nature et notamment les océans, qui en accueillaient 4 à 12 millions de tonnes en 2010, contaminant la biodiversité.