En France, les enfant peuvent assister librement à des corridas ou intégrer une école tauromachique. Ce que dénonce de nombreux collectifs comme One Voice, qui s’appuie notamment sur un rapport pointant des risques d’« effets traumatiques » ou une « perturbation du sens des valeurs » chez le jeune spectateur.
En mars, c’était au tour de l’ONU de dénoncer la présence d’enfants lors de corridas, rappelant que cela constituait une «violation grave des articles de la Convention relative aux droits de l’enfant».
Le 21 mars 2018, le député Michel Larive a déposé une proposition de loi pour interdire les spectacles de tauromachie aux mineurs de moins de 14 ans. A cette occasion, nous republions des témoignages d’internautes de Vegemag qui se sont rendus dans une arène lorsqu’ils étaient enfants.
Florence: «Je suis toujours autant traumatisée»
«J’avais 7 ans. Avec ma soeur, un peu plus jeune comme moi, nous étions en vacances en Espagne quand nos parents ont décidé de nous emmener à une corrida. Ces images ne m’ont jamais quittées. Si bien qu’à 50 ans aujourd’hui, j’en suis toujours autant traumatisée. Je ne comprends pas que des gens puissent aimer ces « spectacles » et pousser des enfants à y assister.»
Elisabeth: «J’en ai beaucoup pleuré»
«Je devais avoir 11 ans. A l’époque, Canal+ diffusait des corridas. J’en ai regardé une, sans comprendre pourquoi des spectateurs criaient et rigolaient alors qu’un taureau était en train de se faire massacrer. Bien naïvement, j’étais persuadée que le pauvre animal au centre de l’arène avait ses chances. J’ai vite compris qu’en fait, il n’en était rien. J’en ai beaucoup pleuré.»
Mercedes : «Les taureaux mettaient plus de dix minutes avant de mourir»
«Espagnole, j’ai vécu mes dix premières années sous le régime de Franco. A la télé, nous avions droit inlassablement aux matchs de foot, aux zarzuelas (opérettes) et aux corridas. J’étais pétrifiée à l’idée de voir des gros plans sur un pauvre taureau criblé de banderilles, dont des geysers de sang sortaient de son garrot. Je priais pour que le toréro réussisse l’estocade (ndlr: mise à mort) du premier coup pour que l’animal souffre moins mais malheureusement les ratages étaient courants. Les pauvres taureaux écroulés sur leurs pattes avant, mettaient souvent plus de dix minutes avant de succomber. C’est à cette «fête sanguinaire» que ma mère m’a trainé une fois. Les enfants n’avaient pas leur mot à dire.»
Sylvie: «Nous avons quitté l’arène»
«Nous étions en vacances dans le Sud-Ouest, un bastion de la tauromachie en France. Mon père a souhaité voir une corrida. Ma mère n’était pas du tout d’accord. Et moi et ma soeur, nous ne savions pas vraiment ce que c’était. Finalement, ma mère a cédé. Ce fut catastrophique. Devant tant de cruauté, nous avons quitté l’arène après la première mise à mort. Nous avons beaucoup pleuré et nos parents se sont chamaillés…»
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