Contrairement à la plupart des autres animaux d’élevage (poulets, veaux, porcs…), le lapin était resté jusque-là à l’écart des nouvelles normes successives réglementant leurs conditions de vie. Mais peut-être plus pour très longtemps, le Parlement européen venant de voter un rapport d’initiative préconisant à la Commission européenne d’intervenir sur le sujet en imposant des normes minimales pour la protection des lapins dans les élevages.
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S’il ne représente que 1,1% de la production de viande de l’Union européenne (UE), le lapin est pourtant la deuxième espèce d’élevage de la zone avec plus de 340 millions d’animaux abattus chaque année (37 millions en France, 1% de la viande consommée). Et en dehors de l’Autriche, de l’Allemagne, de la Belgique et du Royaume-Uni, les États membres «ne disposent pas de législation spécifique pour la détention, l’élevage et l’engraissement des lapins», qui sont alors «élevés dans des conditions cruelles dans des fermes d’élevage», indique le rapport de la Commission de l’agriculture et du développement rural du Parlement européen.
Eliminer l’élevage de lapins en batterie
Ce dernier préconise notamment «d’éliminer progressivement l’élevage de lapins en batterie dans des cages stériles grillagées et de s’orienter vers d’autres méthodes d’élevage telles que les systèmes de parcs qui prévoient un espace suffisant par lapin et dans lesquels les lapins peuvent être élevés en groupes».
Il recommande également une amélioration des habitats des animaux, de meilleures conditions de transport et d’abattage. Le rapport pose également la question du recours intensif aux antibiotiques pour soigner les lapins, qui pourrait avoir des incidences sur la santé publique.
Les éleveurs français pas opposés, mais…
Interrogé par Le Monde, le Comité lapin interprofessionnel pour la promotion des produits français (Clipp) n’est pas opposé à des évolutions, mais demande du temps pour s’adapter à de nouvelles normes – le système de parcs n’est pas encore convaincant, selon lui – et évoque la question du surcoût financier, ce que le rapport du Parlement européen a déjà anticipé avec des promesses de soutien de la PAC.