Halte aux phténols et phtalates. L’exposition des mamans enceintes à certains de ces perturbateurs endocriniens provoqueraient des troubles du comportement chez les garçons de 3 à 5 ans, selon une étude publiée la semaine dernière par l’Inserm.
Deux perturbateurs endocriniens encore autorisés
Les chercheurs visent plus particulièrement le bisphénol A, le triclosan et le di-n-butyl phtalate (DBP). Si le premier est interdit en France depuis 2015, les deux autres sont parfois autorisés, en dessous d’une certaine limite, dans certaines catégories de produits. Le triclosan est un agent antibactérien que l’on retrouve dans certains dentifrices et savons tandis que le DBP est utilisé comme plastifiant dans le PVC, certaines colles, vernis à ongles et laques pour les cheveux.
«Des études toxicologiques in vitro et chez l’animal ont mis en évidence que ces composés étaient des perturbateurs endocriniens et pouvaient interagir avec des systèmes hormonaux impliqués dans le développement normal du système nerveux central», explique l’Inserm dans un communiqué.
529 garçons étudiés
Pour vérifier le lien entre l’exposition prénatale et le développement dans les années suivant la naissance, l’institut de recherche a mené une vaste étude au long cours sur 529 petits garçons et leur maman originaires de Nancy et Poitiers.
«L’exposition au bisphénol A était associée à une augmentation des troubles relationnels à 3 ans et des comportements de type hyperactif à 5 ans», indique l’Inserm, tandis que «le métabolite du DBP était lui associé à davantage de troubles émotionnels et relationnels, incluant les comportements de repli, à 3 ans, mais pas à 5 pour les troubles émotionnels». «Les résultats de cette étude ont aussi montré une association entre le triclosan et une augmentation des troubles émotionnels à 3 et 5 ans», ajoute-t-elle.