L’arrêté sur «les règles de fonctionnement des établissements détenant des cétacés» a été signé in extremis cette semaine par la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, à l’aube du second tour de la présidentielle.
«Un arrêté plus ambitieux»
Une bonne nouvelle pour les associations de défense des animaux qui craignaient que la nouvelle réglementation des delphinariums français ne voit pas le jour de sitôt après son soudain blocage le mois dernier par Ségolène Royale elle-même.
Désirant «obtenir un arrêté plus ambitieux», pour remplacer le précédent datant de 1981, la ministre avait voulu refaire un tour de table avec les ONG avant de le publier.
Cinq nouvelles règles
Voici les nouvelles règles qu’il édicte:
1. Augmentation d’au moins 150% de la surface des bassins afin de permettre aux animaux de se soustraire à la proximité des visiteurs et à celle des autres animaux;
2. Interdiction du chlore dans le traitement de l’eau;
3. Mise en place d’équipes de soigneurs spécialisés, dont le nombre est en proportion du nombre de dauphins;
4. Interdiction des contacts directs entre le public et les animaux ainsi que les immersions du public dans les bassins hébergeant des cétacés;
5. Contrôle étroit de la reproduction des dauphins, par un avis de la Commission nationale consultative pour la faune sauvage captive instituée à l’article R.413-2 de Code de l’Environnement. Cette reproduction ne devient possible que si la configuration et la taille des bassins le permettent.
«C’est un premier pas»
«Les établissements existants devront faire les travaux de mise en conformité des bassins dans un délai de trois ans. Toutes les nouvelles règles s’appliquent dans un délai de six mois», précise le ministère de l’Environnement dans un communiqué. C’est notamment ce délai de conformité, réduit, qui a été revu dans la nouvelle mouture de l’arrêté.
Du côté des associations, on est soulagé, même si elles auraient souhaité la fermeture pure et simple des delphinariums.
«Bien que l’interdiction définitive de ces établissements, demandée par les associations, ait été refusée dès le départ, ces nouvelles règles devraient améliorer les conditions de vie des animaux» souligne la fondation 30 millions d’amis.
«Cet arrêté est inédit en France, après 40 ans de statu quo et de vieilles normes dérisoires datant de 1981. Il constitue une réelle avancée pour le bien-être des cétacés captifs. Pour autant, et nous insistons, il constitue un premier pas vers notre objectif final, à savoir la fermeture des delphinariums en France. Nous poursuivrons notre combat, jusqu’à ce que tous les bassins soient vides!», a déclaré Christine Grandjean, présidente de C’est Assez!.
La présidente de l’association qui lutte pour la fermeture des delphinariums rappelle à L’Express qu’en Angleterre, les parcs de ce type avaient dû tous fermer après la mise en place d’une nouvelle réglementation qui leur demandait trop de moyens. Ce cas de figure se présentera-t-il en France?