L’information a fait le tour du web la semaine dernière. Un restaurant suisse proposerait de la viande de chien et de chat dans sa carte. Son nom? «La Table Suisse», sauf que le projet visait en réalité à dénoncer la consommation de viande.
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Jeff Mannes, coordinateur de la communication chez Beyond Carnism, l’une des trois associations avec Swissveg, Vegetarierbund Deutschland à l’origine de «La Table Suisse» s’explique sur cette campagne.
D’où vous est venue l’idée de la «La Table Suisse»?
On voulait aider les gens qui aiment les animaux à faire le lien entre la viande qu’ils mangent et l’être vivant qu’il était avant.
C’est une façon de prendre conscience du carnisme, ce système qui conditionne les gens à manger certains animaux.
C’est en partant de ce principe que «Beyond Carnism», «Vegetarierbund Deutschland» et «Swissveg», ont décidé de créer la vidéo «La Table Suisse». Afin qu’ils comprennent vraiment que manger du chien ou du chat c’est pareil que manger d’autres animaux.
Le carnisme?
Le carnisme est la raison pour laquelle les gens sont choqués et dégoutés par l’idée de manger des chats et des chiens mais pas dégoutés ni choqués par l’idée de manger d’autres animaux, comme les poules ou les cochons, des animaux qui ont eux-aussi des sentiments et une vie qui leur est chère.
Quel était votre objectif?
Notre objectif principal c’était que les gens s’intéressent au carnisme, ce système de croyances invisibles qui conditionne les gens à manger certains animaux et d’en chérir d’autres.
Les gens ne veulent pas voir les animaux souffrir et pourtant 77 milliards d’animaux innocents sont tués chaque année. Quel paradoxe.
Combien de temps cela vous a-t-il pris pour réaliser cette vidéo?
Près de 8 mois.
Trois associations internationales se sont associées…
Oui, et c’est une très bonne chose. Les associations de pays différents ont beaucoup à apprendre les unes des autres.
Dans la vidéo, on voit de la viande, et des corps d’animaux. Comment avez-vous fait?
Tout était faux bien sûr! En fait, le chat était fait de silicone. Aucun animal n’a souffert!
Quels sont les premiers résultats?
C’est encore trop tôt, mais on estime qu’on va largement augmenter le nombre de gens qui vont commencer à réfléchir sur leur consommation de viande.
Les médias sont très intéressés par nos actions. Cela augmente la visibilité de nos associations et actions.
Vous avez reçu beaucoup de messages?
Oui énormément… Les gens étaient dégoutés, choqués. Franchement, c’était un bordel total. Le faux chef de cuisine a même reçu des menaces de mort!
Ces réactions montrent que les gens ne veulent pas que les animaux souffrent. Le problème c’est toujours le même, le carnisme, qui bloque cette compassion naturelle pour les animaux qu’on a appris à manger.
Et maintenant?
Notre but est de permettre aux gens de faire un libre choix. Mais pour cela, il faut avoir toutes les informations.
C’est à dire prendre conscience de ce qu’est le carnisme. Parce que sans conscience il ne peut pas y avoir de choix libre. Pour plus d’informations là-dessus, n’hésitez pas à visiter nos sites www.carnism.org (anglais) ou www.karnismus-erkennen.de (allemand).
>> Revoir la vidéo ci-dessous