Le candidat d’En Marche! et favori à la présidentielle française Emmanuel Macron a surpris mardi en se déclarant favorable au retour des chasses présidentielles, lors d’un discours devant l’assemblée générale de la Fédération nationale des chasseurs.
«Un élément d’attractivité»
«J’ai eu l’impression de commettre une forfaiture terrible en disant que j’étais favorable à la réouverture des chasses présidentielles, de manière encadrée, transparente», a déclaré l’ancien ministre de l’Économie et ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée.
«Il ne faut pas être honteux, il faut les reconnaître comme un élément d’attractivité. C’est quelque chose qui fascine partout, ça représente la culture française, c’est un point d’ancrage»
>> Le discours intégral d’Emmanuel Macron
Une pratique d’un autre âge
La pratique, souvent jugée d’un autre âge, avait pourtant été officiellement abolie en 1995, sous l’influence de la fille de Jacques Chirac, avant d’être réhabilitée officieusement sous Nicolas Sarkozy pour en faire un instrument d’influence.
«Sont invités des préfets, des ministres, surtout des patrons du CAC40 et des grands flics aussi. On dit que Martin Bouygues, Serge Dassault, l’ancien procureur Yves Bot, le sans doute futur membre du Conseil constitutionnel Michel Charasse y ont tiré quelques gibiers récemment.»
«Le but avoué est de créer des « obligés de l’Elysée ». On se promet des rosettes, des pistons, des prébendes, des marchés… On y fomente des trahisons, des alliances… après avoir descendu un vieux faisan qui n’avait sans doute jamais volé avant d’être lâché fort opportunément devant les calibres de cette nouvelle noblesse bling bling» jugeait ainsi le journaliste Thomas Legrand sur Slate.
Les autres favoris pour la chasse aussi
François Fillon et Marine Le Pen, qui complètent le trio des actuels favoris à la présidentielle française, se sont eux aussi régulièrement fait remarquer en apportant un vif soutien aux chasseurs.
Selon la Fédération nationale des chasseurs (FNC), il y aurait plus d’1,1 million de chasseurs dans l’Hexagone. Un électorat conséquent pour les candidats.
En France, 98 % des personnes interrogées estiment important de protéger le bien-être animal, selon une étude menée chez TNS Opinion auprès de 27.000 personnes en Europe.
La cause animale est importante pour les Français
En 2012, un sondage Ifop révélait que la protection des animaux est une cause importante pour quatre Français sur cinq (81% des personnes interrogées, dont 31% le jugent très important).
L’absence constatée de la question animale dans les programmes des candidats à la présidentielle était alors vécue comme un problème: Seuls 8% des Français considéraient que les candidats déclarés ou potentiels accordaient de l’importance à la cause animale.
Plus notable, les propositions en matière de protection animale étaient de nature à influencer le vote d’un Français sur trois. 29% des Français admettaient alors que les propositions en matière de protection animale étaient de nature à avoir une influence sur le bulletin qu’ils glisseraient dans l’urne.