Quelque 66 chimpanzés ont été abandonnés par le New York Blood Center (Centre Sanguin de New York) au Libéria après avoir été utilisés pendant plusieurs décennies pour la recherche médicale, rapporte le New York Times.
Selon Front Page Africa, qui a révélé l’affaire, les primates auraient été séparés de leurs mères, irradiés et placés dans des chambres d’isolement pour observer leurs réactions.
Laissés pour compte, ils seraient désormais en danger de déshydratation et de famine. Une situation qui révolte les protecteurs des animaux.
« Choquant et inacceptable »
« Je trouve choquant et inacceptable que ce groupe abandonne des chimpanzés. Ils doivent reconsidérer leur position et avoir un rôle important pour permettre à des associations d’aider ces animaux à vivre convenablement » a réagi la primatologue Jane Goodall, dans une lettre adressée au président de New York Blood Center.
« Les chimpanzés sont une espèce incroyablement intelligente et sociale, qui est en danger critique en Afrique. Il y a seulement 100 ans, nous estimons qu’ils étaient plus d’un million dans 24 pays du continent. Aujourd’hui, ils sont 10 fois moins et ont complètement disparu de trois pays. La recherche médicale, qui prend des chimpanzés dans la nature, en tuant les mères, a beaucoup contribué à ce désastre » a-t-elle ajouté.
« Pas d’obligation contractuelle »
Le centre sanguin se défend en assurant notamment qu’il n’a jamais eu d’ « obligation contractuelle » à prendre en charge les singes.
En attendant, un arbitrage interne serait « en cours », assure la porte-parole Victoria O’Neill, qui refuse de se livrer à plus de commentaires.
500 millions de bénéfices pour le NYBC
Selon Fatorma Borlay, responsable d’un centre d’études au Libéria, les recherches menées sur les chimpanzés auraient rapporté plus de 500 millions de dollars de royalties au New York Blood Center.
Une pétition a été lancée sur Internet par l’anthropologue Brian Hare afin que le NYBC participe à la prise en charge financière des soins envers les 66 primates.
Plus de 30.000 personnes y ont déjà apposé leurs signatures.