La défense des animaux n’en est qu’à ses débuts au Pakistan et des associations émergent, faisant passer leur message en utilisant les réseaux sociaux en pleine expansion, comme le raconte le site Dawn.
«Sans les réseaux sociaux, l’ACF n’existerait pas»
L’Ayesha Chundrigar Foundation (ACF) par exemple a été créée en 2013 et est aujourd’hui l’ONG phare dans le domaine de la capitale Karachi. Sa mission est simple, mais très importante: recueillir les animaux abandonnés et maltraités, et leur apporter soins, refuge et adoption.
«Sans les réseaux sociaux, l’ACF n’existerait pas. Ils ont été la plate-forme la plus puissante pour faire parler de notre travail, garantir une transparence aidant à gagner la confiance de nos donateurs, créer constamment de nouvelles initiatives et campagnes, encourager les gens à donner et contacter les gens qui nous signalent des animaux» explique Ayesha Chundrigar, la fondatrice éponyme.
«La plupart de nos 270 animaux actuels et des 1.500 sauvetages que nous avons menés ces trois dernières années l’ont été grâce à Facebook, Twitter ou au téléphone. Il y a tellement d’amoureux des animaux dans notre pays et les réseaux sociaux sont le meilleur moyen de rester connectés», ajoute-t-elle.
Coup de pouce des célébrités locales
Une autre association, comme Paws, reconnaît également le rôle fondamental des réseaux social, notamment à Karachi. «Ces problèmes d’abandon et de maltraitance des animaux existent depuis longtemps. Nous sommes dans une grande ville, donc ce n’était pas facile. Les réseaux sociaux ont vraiment aidé. Chacun peut créer son contenu et le mettre en avant pour éduquer les autres», indique son responsable, Mahera Omar.
C’est ainsi que, sur Facebook, l’ACF raconte des «histoires» à chaque publication avec l’animal recueilli en héros, qu’elle se termine bien ou non.
La fondation a conquis d’autant plus de notoriété avec le soutien de personnalités locales.
«C’est vraiment bien que des célébrités s’engagent et soutiennent le sauvetage des animaux. Cela étant dit, j’en encourage d’autres à venir et à continuer. C’est une longue lutte, cela ne peut pas être un engagement d’une seule fois», souligne Ayesha Chundrigar.
Des autorités complices d’empoisonnements
Un combat d’autant plus difficile dans un pays où les animaux apparaissent moins comme une priorité.
«Beaucoup de gens me critiquent pour défendre les droits des animaux avant ceux des humains; je pense que les hommes se battent entre eux depuis des millions d’années, ils ne savent pas quand et comment s’arrêter, mais si nous arrêtons de prendre soin de nos animaux, de nos plantes, la nature se vengera et il n’y aura plus aucune cause pour laquelle se battre si nous n’avons plus de planète», réplique-t-elle.
Au Pakistan, la cruauté envers les animaux fait l’objet de sanctions obsolètes et peu appliquées, selon Dawn: un à trois mois d’emprisonnement et une amende, jusqu’à cinq ans de prison pour le meurtre d’un animal.
La municipalité de Karachi a même participé à l’empoisonnement des chiens errants, comme elle l’indique au site, optant désormais pour la vaccination devant la protestation des associations, qui préféreraient encore la stérilisation pour mieux contrôler leur population.