Un sacré hasard de calendrier. Mercredi dernier, l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) a annoncé qu’elle ne considérait pas le glyphosate, principe actif du Roundup, ni comme cancérogène ni comme mutagène. Le lendemain, dans le cadre d’un procès contre Monsanto, fabricant du célèbre pesticide, la justice américaine a déclassifié plus de 250 courriels internes de la firme montrant notamment que cette dernière s’inquiétait, dès 1999, du fait que le glyphosate pouvait engendrer des mutations génétiques, selon Le Monde.
Des documents sortis de leur contexte, selon Monsanto
Pour Monsanto, ces documents ont été sortis de leur contexte et la firme continue de marteler que «l’affirmation selon laquelle le glyphosate peut provoquer le cancer chez l’homme est en contradiction avec des décennies d’études menées par les autorités régulatrices à travers le monde».
Le Centre international de recherche sur le cancer n’est pas d’accord et c’est notamment sur son avis que s’appuient des centaines de travailleurs agricoles américains qui tentent d’obtenir, via ce procès en Californie, réparation auprès du fabricant de Roundup après avoir été touchés par un cancer du sang, accusant le pesticide d’en être à l’origine.
Autorisations à tout prix
Les documents en question montrent ainsi comment la firme américaine a tenté par tous les moyens d’obtenir des avis favorables – démontrant que le glyphosate n’était pas cancérigène – auprès d’autorités scientifiques, notamment pour que le Roundup soit autorisé en Europe.