Créé en 1989, le comité scientifique Pro Anima vise à la promotion des méthodes substitutives à l’expérimentation animale. Nous avons rencontré Arnaud, porte parole de l’association, pour le lancement de la deuxième édition du fonds EthicScience.
Pouvez-vous nous présenter Pro Anima et EthicScience?
Pro Anima est une ONG scientifique dédiée à la promotion des alternatives aux expérimentations animales. EthicScience est plutôt une plateforme de collecte lancée par Pro Anima pour soutenir financièrement la recherche hors tests sur animaux. Deux démarches complémentaires. Le fonds EthicScience appartient avant tout aux ONG qui ont décidés de le soutenir ainsi pour 2013 certaines comme l’association Bourdon ou encore Animaux secours ont été partenaires financiers.
Aujourd’hui, que représente l’expérimentation animale en Europe?
L’expérimentation animale, c’est 11,5 millions d’animaux sacrifiés par an pour la recherche, dont 2,2 millions rien qu’en France.
Quels sont les animaux les plus « utilisés »?
Rongeurs à 77% pour la France et 80% au niveau européen. Ils sont considérés comme des « bio réacteurs ». C’est à dire des outils, et non plus vraiment des êtres vivants. Etonnement, les poissons sont de plus en plus « en vogue ».
Certains scientifiques avancent que l’expérimentation animale est un mal nécessaire pour permettre à l’homme de « mieux » vivre, qu’elle a permis de faire des découvertes…
C’est un propos assez réducteur et difficile à démontrer. Des découvertes tout à fait pertinentes peuvent également avoir lieu grâce à l’in-vitro. En 2013 la trisomie a été réduite au silence grâce à cette pratique.
L’expérimentation animale est-elle contrôlée?
Il existe des comités d’éthiques. Mais leur pertinence peut être interrogée vu qu’ils sont souvent composés de chercheurs qui pratiquent eux-même l’expérimentation animale.
Aujourd’hui, quelles sont les alternatives?
Il existe toute une batterie d’outils hors tests sur animaux qui sont efficaces. Par exemple la modélisation de certaines maladies, telle la création de tumeur en 3D avec des tissus humains. Je pense aussi à cette technique mise au point par un laboratoire français pour tester un médicament directement à partir d’une prise de sang du patient, et donc de son profil génétique personnel.
Pourtant vos propositions ont toujours autant de mal à convaincre les labos…
Il est surtout difficile pour les chercheurs de remettre en cause une pratique qui existe depuis si longtemps. Il s’agit pour eux d’une mauvaise habitude, dont ils ont du mal à se défaire. Mais des techniques modernes et éthiques sont aujourd’hui de plus en plus utilisées pour affiner les recherches en amont. Il ne reste plus qu’à voir les alternatives prendre de plus en plus de place pour finalement se substituer aux expériences sur animaux. C’est aussi pour cela que nous avons lancé EthicScience, pour encourager ces chercheurs.
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