Une tumeur cérébrale a emporté Jean-Pierre Garrigues dans la nuit de samedi à dimanche. Le fondateur et président du Comité radicalement anti-corrida (Crac), qui était âgé de 53 ans, aura lutté jusqu’au bout contre les spectacles taurins avec son association qui lui survivra finalement.
Manifestations et opérations coup de poing
Selon 20 Minutes, il avait voulu la dissoudre le mois dernier en raison de sa maladie, mais ses soutiens l’ont convaincu de maintenir sa structure, désormais présidée par Didier Bonnet. Depuis sa fondation au début des années 1990, le Crac a multiplié les manifestations et les opérations coup de poing contre les corridas, tentant notamment d’interrompre les spectacles taurins par tous les moyens.
«Jean-Pierre Garrigues, ardent, pugnace, courageux, intelligent, militant contre la torture des taureaux, n’animera plus du haut de son camion ces manifestations puissantes qu’il organisait avec dynamisme et qu’il opposait à la face hideuse des sadiques de la cruauté, du mépris de la vie et de la dignité des hommes. Pour lui être fidèle, nous devons poursuivre son combat jusqu’à l’abolition de la corrida, cette marque de barbarie», a réagi Gérard Charollois sur la page Facebook du Crac. «Lorsque cessera le spectacle sanguinaire des arènes, lorsque sera abolie la corrida, lorsque l’humain renoncera à traiter les animaux comme des choses, nous devrons, nous ou nos successeurs, dédier cette victoire à Jean-Pierre Garrigues», a-t-il ajouté.
«Il menait de front, avec courage et résolution, toutes les actions qu’il initiait»
Luce Lapin, membre du Crac et collaboratrice pour Charlie Hebdo, a elle aussi rendu hommage au professeur d’économie sur son site: «Il menait de front, avec courage et résolution, toutes les actions qu’il initiait. Dans l’arène, avec ses militants, dans les tribunaux, avec David Chauvet, cofondateur de Droits des animaux, et leur victoire pour la désinscription de la corrida du PCI, patrimoine culturel immatériel de la France, sans oublier les avocats de l’association, super compétents et également engagés dans ce combat, le sien, le nôtre, pour l’abolition, ce qui est rarissime venant de personnes inscrites au Barreau».