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L’Union européenne va-t-elle de nouveau autoriser la pêche électrique?

La pêche électrique est-elle une méthode conventionnelle? C’est la question sur laquelle va se pencher le mois prochain la Commission européenne pour décider in fine si elle peut être autorisée de nouveau au sein de l’UE.

Des avis divergents

Interdite depuis 1998, sauf dans quelques cas à titre expérimental, la pêche électrique est une méthode extrêmement controversée, comme l’explique l’ONG Bloom: «La pêche électrique consiste à équiper les chaluts de fond d’électrodes afin d’envoyer des décharges dans le sédiment et de d’en déloger les poissons plats qui y sont enfouis. (…) Les poissons remontés dans les chaluts montrent souvent des brûlures, des ecchymoses et des déformations du squelette consécutives à l’électrocution».

Ce n’est pas l’avis de l’inventeur néerlandais de la pêche électrique. «Certaines personnes pensent encore que le poisson est électrocuté, ce n’est pas vrai, les muscles et le système nerveux du poisson sont stimulés par les impulsions et cela le fait sortir de lui-même des fonds dans lesquels il est enfoui», indique Harmen Klein Woolthuis, cité par France Inter, qui précise que la méthode est plus économique et moins polluante car moins de carburant est utilisé.

La France officiellement opposée

Au début du mois, Bloom a néanmoins déposé plainte auprès de la Commission européenne contre les Pays-Bas pour avoir équipé 28% de ses chalutiers à perche de filets à électrodes, soit nettement plus que les 5% autorisés par l’UE à titre expérimental.

Côté français, on est unanimement opposé à la méthode néerlandaise. En février dernier, l’ex-ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, avait fait part de son opposition auprès de la Commission européenne. Même son de cloche chez les pêcheurs.

«Nous sommes très réservés sur cette technique et un certain nombre de nos professionnels, notamment à Dunkerque, Calais et Boulogne-sur-Mer, y sont farouchement opposés car ils ont constaté qu’après le passage de ces chalutiers de pêche électrique, il y avait un taux de mortalité, notamment des juvéniles, relativement important», a déclaré à France Inter Hubert Carré, le directeur général du Comité national des pêches.

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Corentin Chauvel

Co-fondateur de Bom Dia Brésil, magazine spécialisé sur le plus grand État d’Amérique latine.

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