Combien de personnes vont troquer leur smartphone encore en excellent état de marche pour le dernier iPhone 8 dévoilé ce mardi? Sans doute des millions et ce renouvellement permanent est particulièrement nocif pour l’environnement, relève une étude publiée le même jour par l’Agence française de l’environnement (Ademe) et France Nature Environnement (FNE).
Plus de 70 kg de ressources naturelles nécessaires pour un seul smartphone
Ce qui pose particulièrement problème, outre leur faible taux de recyclage – seuls 15% des smartphones usagés sont collectés et 30 millions dorment dans nos tiroirs, c’est leur fabrication, qui demande une extraction toujours plus importante de minerais toxiques. «Il faut mobiliser plus de 70 kg de ressources naturelles pour produire un seul smartphone et chaque appareil peut contenir jusqu’à 50 métaux différents.
L’exploitation des minerais s’accompagne de conséquences désastreuses pour l’environnement, mais aussi pour les populations locales, comme en Chine avec le néodyme ou encore en République démocratique du Congo avec le tantale et le cobalt», explique Héloïse Gaborel, chargée de mission à FNE, dans un communiqué.
Et comme ils sont renouvelés en moyenne tous les deux ans alors qu’ils sont encore en état de fonctionner dans 88% des cas malgré l’obsolescence programmée, la demande n’est pas près de ralentir. Car il existe aussi une obsolescence esthétique orchestrée par les marques, poussant à la consommation à outrance.
Privilégier le don ou le recyclage
L’Ademe appelle ainsi au bon sens des usagers. «Lorsqu’un consommateur souhaite se séparer de son téléphone, il peut essayer de le revendre ou bien le donner à quelqu’un de son entourage, ou encore à une structure de réemploi (ressourceries, recycleries, réseau Emmaüs…).
Il peut également le rapporter en magasin car les vendeurs ont l’obligation de reprendre les anciens appareils électriques et électroniques. Une fois collectés, les téléphones sont reconditionnés ou recyclés, selon leur état», indique Erwann Fangeat, ingénieur à l’Ademe.