Accablé ces derniers mois par une double crise sanitaire et judiciaire, le géant mondial de la viande, le brésilien JBS, a ainsi été durement touché au portefeuille avec une chute de 79,8% de son bénéfice net au deuxième trimestre par rapport à la même période l’an passé, à 82,55 millions d’euros.
Le chiffre d’affaires, lui, s’élève à 11,1 milliards d’euros, en baisse de 4,6% par rapport au deuxième trimestre de l’an dernier. Ces résultats sont les premiers connus depuis que JBS a successivement fait face aux opérations «Carne Fraca» («viande pourrie») et «Lava Jato» («lavage express») de la police fédérale brésilienne.
Des scandales de grande portée
La première, révélée en mars dernier, a démantelé un système impliquant JBS et d’autres entreprises agro-alimentaires brésiliennes qui visait à corrompre des agents officiels de contrôle sanitaire, laissant libre la commercialisation de viande avariée sur le marché national et international. En conséquence, de nombreux pays avaient arrêté d’importer de la viande brésilienne.
La seconde, à l’œuvre depuis près de deux ans, s’attèle à démonter le gigantesque système de corruption comprenant à la fois de nombreux hommes politiques brésiliens et de très grandes entreprises de l’énergie, du BTP et donc de l’agro-alimentaire.
Les dirigeants de JBS, les frères Batista, ont été entendus par la justice brésilienne ces derniers mois après que l’un d’eux, Joesley, a notamment enregistré à son insu le président de la République, Michel Temer, en train de faire acte de corruption passive.