Le calvaire subi par les animaux d’élevage en camion est d’autant plus durement prolongé lorsqu’il se poursuit en mer. C’est ce que révèle une enquête menée ces trois dernières années par Animal Welfare Foundation et dévoilée cette semaine par Compassion in world farming (CIWF).
Aucun navire aux normes
Celle-ci a inspecté neuf navires bétaillers partant de l’Union européenne, dont quatre de France, à destination de l’Afrique du Nord, de la Turquie et du Moyen-Orient. Or, aucun d’entre eux ne serait aux normes européennes.
«Non adaptés, ils présentent de nombreux risques pour la sécurité et le bien-être des animaux: rampes de chargement et déchargement trop pentues, angles droits, éclairage inadéquat, ventilation et systèmes d’abreuvement défaillants, litière insuffisante ou de mauvaise qualité, enclos surchargés et manquant parfois de hauteur pour que les animaux puissent tenir leur tête droite…» décrit CIWF, vidéo à l’appui.
>> Voir la vidéo réalisée par Animal Welfare Foundation ci-dessous:
A l’issue de ces trajets de cinq à quinze jours, les chargements n’arrivent jamais au complet, des animaux mourant souvent sur le chemin, dont le cadavre est jeté à la mer. «Les maladies respiratoires, liées à la forte densité, aux taux d’ammoniac élevés, aux fortes chaleurs et à l’humidité, sont fréquentes», poursuit CIWF et les transporteurs ne disposent d’aucune équipe vétérinaire.
Lancement d’une pétition
Devant ces violations d’une réglementation européenne déjà trop insuffisante, l’ONG lance une pétition adressée au ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, afin que la France cesse l’exportation d’animaux vivants.