Il faut préserver les renards (et autres martres). Ils sont une protection naturelle contre la transmission d’infections comme la maladie de Lyme, qui sont de plus en plus communes en Europe occidentale et en Amérique du Nord, selon une étude néerlandaise parue le mois dernier dans Proceedings of the Royal Society B.
Une étude de deux ans dans 20 forêts des Pays-Bas
Ces infections sont transmises à l’homme via une tique (du chevreuil ou à pattes noires) qui s’est nourrie auparavant du sang de divers animaux de la forêt dont le gibier, mais aussi les rongeurs comme les souris. Mais ce sang est parfois truffé de la bactérie responsable de la maladie de Lyme.
Pour tenter de comprendre pourquoi il y avait de plus en plus de personnes infectées et donc de tiques, les chercheurs ont, durant deux ans, analysé l’activité des prédateurs et des rongeurs dans vingt parcelles de forêt des Pays-Bas, certaines où la chasse était autorisée et d’autres non.
Double effet des prédateurs
Ils ont confirmé une étude américaine déjà menée sur le sujet: plus il y a de prédateurs, moins il y a de rongeurs et donc de chances de transmettre de maladies à l’homme. De plus, les rongeurs se trouvant dans les parcelles où ils sont moins nombreux – où la chasse au renard n’est pas autorisée – sont également moins touchés par les tiques. La cause? Par crainte des prédateurs, ils sortent beaucoup moins de leur nid et sont donc moins exposés aux tiques.
«L’émergence d’effets en cascade de l’activité des prédateurs sur le risque de maladies transmises par les tiques appelle à l’appréciation et à la protection des espèces prédatrices telles que le renard roux, dont beaucoup sont traquées en Europe», concluent les chercheurs.