La tension monte entre musulmans et hindous en Inde autour des vaches. Des dizaines de personnes ont été tuées ces derniers mois, parfois sous la forme d’un lynchage public, par des hindous, accusées de transporter ces animaux qu’ils considèrent comme sacrés, que ce soit pour leur lait ou leur viande.
Ces meurtres, parfois commis sur la base de simples rumeurs ou parfois simplement parce que les victimes sont musulmanes, sont l’œuvre de milices qui s’attaquent également aux Dalits, ces Indiens faisant autrefois partie de la caste des Intouchables et qui se nourrissent de viande.
Des manifestations ont eu lieu à la fin du mois dernier dans plusieurs villes indiennes pour protester contre ces violences, réunissant également des hindous sous la bannière «Pas en mon nom».
La passivité du Premier ministre indien critiquée
Devant l’ampleur des événements, le Premier ministre indien, Narendra Modi, a tenté d’intervenir une nouvelle fois – la première, il y a plusieurs mois, a été sans succès, jugeant que tuer au nom de la protection des vaches n’était «pas acceptable» et pas en accord avec «les principes du père fondateur de l’Inde, Mahatma Gandhi».
«Il n’y a pas de place pour la violence dans notre société, personne n’a le droit de faire justice lui-même», a-t-il ajouté, cité par la BBC.
Critiqué notamment par Amnesty International, Narendra Modi est accusé de manquer de fermeté face à ces actes voire même de les laisser faire, issu lui-même d’un parti nationaliste hindou et maintes fois pointé du doigt pour ses discours islamophobes.