The Green And The Red vient de sortir aux Etats-Unis mais est aussi à la vente en France. Une histoire d’amour à couteaux tirés entre un carnivore et une végétarienne.
« Un roman sur le végétarisme ? Vous vous fichez de nous. Tournez-vous vers une maison d’édition militante ! » Voilà l’aimable commentaire que je me suis attiré de l’éditeur Le Dilettante après leur avoir soumis le manuscrit en français de mon roman Le Vert et Le Rouge. Aujourd’hui, j’adresse à Le Dilettante mes remerciements. En effet, leur refus permet à mon livre, traduit par Elisabeth Lyman, de sortir aux Etats-Unis, dans une terre beaucoup plus « vege friendly » que la nôtre, du moins dans certains états.
Il est carnivore, elle est végétarienne
L’éditeur, Ashland Creek Press, basé en Oregon et spécialisé dans ce que les Américains appellent l’eco lit, pour littérature écologique, a tout de suite compris quelle était mon intention : aborder la question du végétarisme et du véganisme sous un angle peut-être moins rébarbatif pour les non végétariens que les essais consacrés à la question. Je n’ai rien contre de tels essais et suis même un admirateur du « Faut-il manger les animaux ? » de Jonathan Safran Foer, mais je crois qu’il faut diversifier les approches pour toucher le cœur des omnivores.
Or quel meilleur moyen que la fiction pour cela ? Indépendamment du style et de qualités littéraires auxquels je ne prétends pas, l’ingrédient principal de tout bon roman est un conflit entre des personnages dont la caractérisation permet l’empathie du lecteur et, partant, une forme d’identification avec ceux-ci. Dans The Green and The Red, l’opposition-attraction entre le carnivore Mathieu et la végétarienne Léa permet d’explorer sous la forme d’une comédie romantique la dimension humaine, mais aussi éthique, écologique et spirituelle de nos choix alimentaires.
La fiction ne dépasse pas la réalité mais la complète
Comme dans un vaccin, le militantisme est présent dans mon livre mais sous une forme si atténuée que le métabolisme d’un omnivore de base devrait n’y voir que du feu, le résultat espéré étant bien sûr la disparition de cette funeste maladie consistant à prendre les végétariens pour de malfaisants petits homme verts. Je ne sais pas si j’ai atteint mon but, car un livre « à message », comme celui-ci, est toujours une bouteille à la mer ; en tout cas, si cette lecture pouvait aider ne serait-ce que quelques personnes à réduire, voire à stopper leur consommation de viande, je serais comblé.
La promo aux Etats-Unis débute à peine. Les deux fondateurs d’Ashland Creek Press sont véganes et la communauté végane et veggie paraît intéressée. Si vous vous rendez sur le site de l’éditeur, ce que j’espère, vous verrez qu’une critique voit même déjà le livre en film ! Un peu prématuré peut-être, mais, après le remarquable 180 Jours d’Isabelle Sorrente, nous allons j’espère vers une multiplication des œuvres de fiction, livres ou films, autour de la question animale et du végétarisme. Une preuve que les choses avancent !
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